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Le cœur du SR-71 "Blackbird" : le puissant réacteur J-58

Description technique

2.4 : La postcombustion

par  Philippe Ricco

Sommaire du dossier

1 : Genèse

> 1.1  Développement
> 1.2  Évolutions
> 1.3  Les essais
> 1.4  Perfectionnements
> 1.5  Projets et dérivés
> 1.6  Notes sur les désignations

2 : Description technique

> 2.1  Le compresseur
> 2.2  La chambre de combustion
> 2.3  La turbine
> 2.4 
La postcombustion
> 2.5  Le dispositif de dérivation
> 2.6  Équipements et accessoires
> 2.7  Régulation
> 2.8  Lubrification
> 2.9  Le carburant
> 2.10 Performances

3 : Utilisation (à paraître : N°13)

> 3.1 Introduction
> 3.2 Le combiné turbo-stato de Pratt & Whitney
> 3.3 L'entrée d'air
> 3.4 La tuyère
> 3.5 En vol
> 3.6 Désamorçages
> 3.7 Commande automatique
> 3.8 Mise à jour des techniques
> 3.9 Préparatifs

4 : En savoir plus sur le SR-71

Plusieurs modelés de rampes de postcombustion furent montées sur les J58. Le J58-P-4 est équipé d'un conduit court avec tuyère d'éjection de type convergent-divergent à géométrie variable, contrôlée par un système hydromécanique avec dix vérins de commande. Ses volets s'ouvrent progressivement de Mach 0,9 à Mach 2,4 pour créer un courant divergent du flux du réacteur autour de la tuyère d'éjection; lorsqu'ils sont complètement ouverts, à partir de Mach 2,2, le courant ainsi créé fournit environ 14% de la poussée totale et 28% à Mach 3,2. Le système d'éjection porte la vitesse des gaz sortant de la turbine de Mach 0,4 à plus de Mach 3 (soit environ la vitesse de croisière). L'embouchure de la tuyère, outre le mécanisme variable, est équipée d'un système de circulation d'air pour le refroidissement. L'air secondaire passant ainsi autour du conduit de réchauffe est porté à plus de 650°C (1 200°F).

La rampe de combustion en elle-même est constituée de quatre accroches-flammes circulaires concentriques, décalés de telle sorte que plus le diamètre est important, plus la cornière se trouve vers arrière. Ils sont maintenus par huit rampes de pulvérisation qui servent aussi de propagateurs et de répartiteurs de flamme, permettant d'uniformiser la combustion. La réchauffe est alimentée en air par la sortie de la turbine et par l'air dérivé du compresseur basse pression, amené par des veines de décharge jusqu'en amont de la rampe de brûleurs. Cet apport d'air frais, bien qu'irrégulier, refroidit la tuyère et réduit légèrement la consommation, tout en permettant une légère augmentation de poussée. La température d'éjection (T5) dépasse les 1 750°C (3 200°F).

Le J58 est l'un des rares réacteurs (avec le SNECMA Olympus qui équipe le Concorde) à être conçu pour fonctionner pendant toute la durée du vol avec la postcombustion allumée.


©
Aérostories 2002                                                                    > suite


Sur ces deux vues arrière, on peut voir les rampes de post-combustion du J-58. On constate une légère différence dans la forme des cornières entre le YF-12, photographié en 1964 (ci-dessus), et le SR-71 (ci-dessous), photographié une dizaine d'années plus tard.
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John Andrews

Sur cette vue extérieure de l'énorme canal de réchauffe du J-58, on peut voir le mécanisme de commande du diamètre de sortie, ainsi que le système de circulation d'air de refroidissement. Le J-58 est l'un des
très rares moteurs conçus pour fonctionner avec post-combustion durant la totalité du vol de croisière, portant au rouge les métaux qui le composent.
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Jay Miller