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Les pilotes de chasse français 1939-1945.

Jean-Marie Maridor

Christian-Jacques Ehrengardt
Philippe Listemann
Pierre-André Tilley

L'AS DE CŒUR

Né le 24 novembre 1920 près du Havre, Jean-Marie Maridor débute dans la vie professionnelle comme apprenti coiffeur. Son métier ne l'empêche toutefois pas de passer son brevet grâce à l'aviation populaire. Il décroche le 1er degré à l'âge de 16 ans, ce qui en fait le plus jeune pilote de tourisme de France. En mai 1939, il est reçu au concours d'entrée à l'école d'Istres.  Mais la guerre menace.

Le 30 août 1939, délaissant peignes et ciseaux, il s'engage pour cinq ans dans l'armée de l'Air. Envoyé à l'école de pilotage d'Angers, il passe avec succès son brevet militaire en janvier 1940. Il est désigné pour suivre le stage de formation à la chasse à Étampes, avec le grade de caporal-chef. Replié à La Rochelle avec son école, il suit les Polonais jusqu'à St Jean-de-Luz et s'embarque avec plusieurs de ses camarades à destination de l'Angleterre. Il s'enrôle dans les FAFL le 27 juin 1940 sous le pseudonyme de Jones (30.114). Il est nommé sergent en octobre.

Après le passage obligé en OTU, fin août 1941, il est affecté au N° 615
Squadron à Manston.  Le 15 décembre 1941, il est promu officier.  En février 1942, il passe au N° 91 Squadron, Plutôt solitaire et renfermé, il fraie peu avec les autres Français de son unité. Ceux-ci, d'ailleurs, ne font rien pour l'admettre dans leur cercle et, lorsque la création du N° 340 Squadron Île-de-France est annoncée, il est le seul à ne pas vouloir y être affecté.

À de nombreuses reprises, poussant ses attaques à fond, il rentre dans un avion en dentelles. Le 11 mars 1942, l'explosion des chaudières du bateau sur lequel il a ouvert le feu endommage son appareil au point qu'il doit se poser en catastrophe.  Dans le crash, il est blessé au visage. Le 29 mars, il est touché par un navire-DCA et doit sauter en parachute. Le 23 mai, il est blessé au bras au cours d'un combat engagé, par méprise, contre des chasseurs canadiens. Il est nommé lieutenant en septembre 1942.

En 1943, son unité est transformée sur Spitfire Mk. XII
à moteur Griffon. Il est promu capitaine le 15 juin 1943. En janvier 1944, Jean-Marie Maridor, épuisé physiquement et nerveusement, est envoyé au repos comme instructeur au 61 OTU. À son retour, en mars 1944, il retrouve le N° 91 Squadron, qui, en juin 1944, est lancé à la chasse aux V-1. Il en abat personnellement onze, mais le dernier lui sera fatal.

Le 3 août 1944, il poursuit l'un de ces drones qui brutalement amorce son piqué droit sur la Benenden School, servant alors d'hôpital militaire. Jean-Marie Maridor rattrape l'engin et, pour être sûr de ne pas le rater, s'approche le plus près possible avant d'ouvrir le feu. Son avion est volatilisé dans l'explosion du V-1. Jean-Marie Maridor devait se marier le 10 août.

Jean-Marie Maridor : ses victoires

Pilot Officer
N° 615 Squadron
14.10.1941   (2)  He 59  Ostende [B]
Flying Officer
31.10.1942  (1)  Fw 190  Douvres [GB]
25.05.1943  (1)  Fw 190  Folkestone [GB]
24.09.1943  (1)  Fw 190  Beauvais [60]

(entre parenthèses, le nombre total de pilotes qui ont pris part à la destruction de l'avion, entre crochets le département français ou le pays du lieu du combat)

©
Aéro Editions, Aérostories, 2002.

Jean-Marie Maridor blessé au bras suite à un combat engagé par méprise contre des chasseurs canadiens.

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Supermarine Spitfire Mk. IX (RM656)
Flying Officer Jean-Marie Maridor
N°91 Squadron
West Malling (GB), 3 août 1944

Infographie : Pierre-André Tilley
© Aéro-Editions, 1999
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