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Truman et la bombe atomique

par Nicolas Bernard

L'ordre de Truman de lancer la bombe atomique sur les villes d'Hiroshima et de Nagasaki constitue l'une des décisions les plus controversées de la Seconde Guerre Mondiale. La raison la plus souvent invoquée est que le Président américain voulait mettre fin à la guerre avec le Japon et éviter un nouveau bain de sang consécutif au débarquement prévu par l'armée américaine. On a aussi prétendu qu'il désirait empêcher les Soviétiques de saisir un maximum de territoires en Asie, voire qu'il aurait voulu impressionner ceux-ci en leur faisant la démonstration de l'incommensurable puissance militaro-scientifique américaine. Cette controverse est toujours vive, de nos jours, avec les récentes prises de position d'historiens républicains sur la question, confirmant par là que l'executive order a quitté le domaine des historiens pour entrer dans le domaine de la politique.
Harry Truman est un sénateur du Missouri devenu vice-président de Roosevelt en 1944. Ce dernier l'a tenu à l'écart de toutes les décisions importantes de la Maison Blanche, principalement en matière du recherches nucléaires.
Ainsi à la conférence Quadrant (Québec) de septembre 1944, Churchill et Roosevelt avaient convenu que les États-Unis n'utiliseraient pas la bombe sans en avoir au préalable discuté avec la Grande-Bretagne. Roosevelt était disposé à utiliser l'arme, encore à l'étude, sur l'Allemagne et le Japon.
Mais il meurt le 12 avril 1945. Truman prête serment, mais confie en privé : "Diable ! Je crains de ne pas faire le poids !" Effectivement, il prend le pouvoir au moment le plus difficile, à savoir celui du règlement de la paix, alors que l'URSS viole les dispositions des accords de Yalta les unes après les autres (élimination des Résistants polonais non communistes, pressions sur le gouvernement de Bucarest pour distribuer au PC roumain les portefeuilles les plus importants au Cabinet). Le 23 avril, Truman déclare : "Nos accords avec l'Union Soviétique n'ont été jusqu'ici qu'une rue à sens unique et cela ne peut continuer... C'est maintenant ou jamais..." Il est résolu à adopter une position ferme, au contraire de la politique conciliante de Roosevelt, à l'égard de l'URSS.
Chose surprenante, ce n'est que le 25 avril que le secrétaire à la Guerre, Henry Stimson, lui révélera l'existence du Projet Manhattan, soit près de deux semaines après son entrée en fonctions ! Il lui apprend en outre qu'un essai va avoir lieu à Alamogordo en juillet. En cas de succès, l'engin expérimental dégagerait l'équivalent de 500 tonnes d'explosifs conventionnels, la première bombe opérationnelle devant en aligner le double (ce qui constitue une grossière sous-estimation de la réalité : la bombe dégagera en réalité l'équivalent de près de 20 000 tonnes de TNT).
Cependant, Truman reste prudent. Après tout, il s'agit d'une arme nouvelle, d'une puissance inconnue jusque là. De plus, il y a toujours l'éventualité que le test soit un échec.
Aussi ordonne-t-il à Stimson de réunir une commission intérimaire chargée d'établir s'il convient ou non de recourir à cette arme. Le comité comprend quelques membres de l'Administration (Stimson, général Marshall, James F. Byrnes, futur secrétaire d'État de Truman) et trois savants (Vannevar Bush, James Conant -président de Harvard-, Karl Compton), ainsi qu'un Comité consultatif réunissant les principaux physiciens du Projet Manhattan (à savoir Oppenheimer, Fermi, E. O. Lawrence, Arthur H. Compton). Les physiciens proposent, en cas de non utilisation "opérationnelle" de la bombe, de la larguer sur une zone désertique du territoire nippon ou lancer un avertissement préalable au Japon en lui faisant signifier ce qui adviendrait en cas de refus de se rendre. Ces propositions sont néanmoins rejetées. L'arsenal nucléaire américain ne comprendra que deux bombes atomiques, si tout se passe bien. Une telle démonstration présente le risque de ne pas être, en définitive, susceptible d'amener les Japonais à se rendre (en outre, les nippons seraient capables d'amener des prisonniers de guerre sur la zone à bombarder). Quant à l'avertissement préalable, il présente le risque supplémentaire de fortifier le moral des Japonais si la bombe, quoique larguée, n'explosait pas…
Finalement, le rapport de la commission est remis à Truman le 1er juin. La commission recommande que la bombe soit employée contre le Japon le plus tôt possible, sur un objectif à la fois civil et militaire, et ce SANS AVERTISSEMENT. Le rapport précise qu'il n'y a pas "d'alternative acceptable à une utilisation militaire directe." Autrement dit, si l'objectif est d'amener les Japonais à capituler le plus tôt possible, la commission recommande l'emploi de la bombe.
Au même moment, Truman apprend qu'une bombe à uranium 235 serait prête le 1er août, une autre au plutonium pour le mois suivant. Est-il pour autant disposé à utiliser la bombe ?
Truman veut en finir le plus tôt possible avec la guerre dans le Pacifique. Il sait que l'invasion du Japon sera coûteuse. Les Américains viennent de perdre 7 374 tués et 31 807 blessés au cours de la bataille d'Okinawa (fin officielle : 22 juin 1945), qui a coûté la vie à 107 500 soldats nippons (10 755 ayant été capturés). La Navy y a subi les plus lourdes pertes de la guerre contre les Japonais : 32 navires coulés par les Kamikaze, 763 appareils perdus, 4 907 marins morts ou disparus. Après le bain de sang d'Iwo Jima (25 000 marines hors de combat), le doute n'est plus permis : le Japon luttera à mort pour préserver l'intégrité de son territoire.
L'armée japonaise compte à cette date, sur l'archipel, près de 2 300 000 hommes, ainsi que 28 000 000 de volontaires armés de lances de bambous, près de 10 000 avions dont 5 350 pour les Kamikaze, 19 destroyers, et 3 300 bâtiments d'attaque spéciale, vedettes suicides chargées de bombes pour la plupart. En outre, l'armée nippone est disposée à recourir à la guerre chimique et bactériologique (cf. message du 3 octobre sur l'unité 731). Enfin, il semblerait que les Nippons mènent eux aussi un programme de recherches nucléaires. Les Américains ont appréhendé un sous-marin allemand, l'U-234, faisant route vers le Japon avec à son bord 560 kg d'oxyde d'uranium. Ce programme atomique, mené au centre de recherches de Hungnan (Corée du Nord) serait allé très loin, puisqu'un ingénieur japonais a confié à David Snell, journaliste de Life, qu'une explosion nucléaire avait eu lieu au large d'Hungnan le 10 août 1945. Rien n'est venu confirmer ces propos, mais il faut dire que cela risque d'être difficile, les Soviétiques ayant démantelé la centrale de Hungnan, et les nord-coréens restant toujours des maniaques du secret, surtout en matière nucléaire (sans oublier les japonais eux mêmes).
Cela, Truman ne l'ignore pas. Le général Marshall estime de son côté que les pertes américaines consécutives à l'invasion du Japon atteindront 500 000 morts et blessés. Sans compter les millions de victimes probables dans le camp adverse... Car, en dépit de la situation catastrophique dans laquelle est plongé l'Empire, les militaires japonais restent partisans de la lutte à outrance, jusqu'au bout.
A signaler, l'état d'esprit de l'opinion américaine. Après quatre ans de guerre, elle veut en finir. L'Allemagne a capitulé. La plupart des unités de choc des marines ont combattu 18 mois dans le Pacifique. Marshall redoute que « la population des États-Unis, lasse de la guerre, n'exige le retour au foyer de ceux qui s'étaient longtemps et courageusement battus sur le théâtre d'opérations européen, quelles que soient les conséquences de ce retour pour la poursuite de la guerre contre le Japon. »
Dernier point : les américains, on le sait, décryptent les codes diplomatiques nippons et n'ignorent pas qu'une faction pacifiste existe au sein du gouvernement nippon. Le Ministère des Affaires Étrangères a pris contact avec les soviétiques en vue d'une médiation pour régler le conflit. Les japonais sont prêts à négocier si les américains acceptent au moins de ne pas toucher à la monarchie. Mais l'URSS fait traîner les choses, sciemment : Staline compte lancer ses armées sur la Mandchourie début août. Aussi l'emploi de la bombe pourrait créer au Japon un choc psychologique qui permettrait à la faction modérée de l'emporter sur les militaires. Le 18 juin 1945, Truman avalise le plan d'invasion de l'île de Kyu-Shu, prélude à celle de Honshu prévue pour 1946. Stimson fait remarquer que l'invasion est le seul moyen de parvenir à une reddition inconditionnelle (Truman, en continuateur de la politique étrangère de Roosevelt, reste attaché à l'idée de capitulation sans conditions) à moins qu'un événement ne suscite à lui seul cette reddition. « Vous voulez parler de la bombe atomique ? » le coupe le premier secrétaire adjoint à la guerre, John McCloy. Truman ne décide rien. Il reconnaîtra plus tard qu'il était "arrivé à la même conclusion que le comité intérimaire" : "la bombe pouvait provoquer le choc décisif nécessaire à une véritable reddition de la part de l'Empereur et de ses conseillers". Elle « sauverait bien plus de vies humaines qu'elle n'en coûterait . »
Cependant, des savants (Einstein, Szilard) s'opposent à l'usage de cette arme : « Les avantages militaires et l'économie des vies américaines obtenus au moyen de l'emploi subit de bombes atomiques contre le Japon risquent d'être contrebalancés par la vague d'horreur et de répulsion qui se répandra sur le reste du monde. Si les États-Unis devaient être les premiers à déchaîner ce nouveau moyen de destruction aveugle sur l'humanité, ils renonceraient à la sympathie populaire dans le monde entier, précipiteraient la course aux armements et nuiraient aux chances d'arriver à un accord international sur le contrôle de ces armes dans l'avenir. [...] Nous pensons que ces considérations rendent l'emploi de bombes nucléaires, dans un futur rapproché et contre le Japon, inopportun. » (cité dans Montagnon : "La Grande Histoire de la Seconde Guerre Mondiale", vol. 9, Pygmalion/Gérard Watelet 1995, p. 151-152)
En attendant, le Président décide, sur le conseil de Stimson, de reporter la conférence de Potsdam à la mi-juillet, après le test "Trinité", afin de savoir quelle attitude adopter face aux Russes. Le 16 juillet, Truman apprendra à Berlin que le test est un succès. Aussi pourra-t-il se montrer ferme avec les Soviétiques, fort de cette arme nouvelle, à tel point que Molotov avouera : "Jamais quelqu'un ne m'a parlé sur ce ton."
Conséquence : Truman ne presse pas les Soviétiques d'intervenir en Mandchourie. Les généraux américains ont fait savoir que militairement parlant, l'entrée en guerre de l'URSS serait inutile. En revanche, l'effet psychologique produit sur les japonais pourrait être déterminant. Mais la plupart des dirigeants américains, dont Truman, ne souhaitent pas que les russes poursuivent leur expansion, russes qui continuent de rester indifférents aux initiatives de paix japonaises, ce qui semble donner raison aux militaires nippons, plus que jamais déterminés à se battre. Les américains comptent incendier les champs de riz pour acculer le peuple à la famine ? « Même si la guerre se poursuit, répondent-ils, même si le sang continue de couler, tant que l'ennemi exigera une reddition inconditionnelle, tout le pays se lèvera comme un seul homme selon la volonté impériale. »
Reddition inconditionnelle. Tout le problème est là. Churchill, Stimson sont prêts à accepter une capitulation japonaise à des conditions plus modérées, qui ne porteraient pas atteinte à l'honneur du Japon. Ce à quoi Truman réplique qu'il ne croit plus beaucoup à l'honneur japonais. Il y a eu la Mandchourie en 1931. Il y a eu la Chine en 1937. Il y a eu Nankin, Pearl Harbor, la marche de la mort de Bataan, les sévices infligés aux prisonniers de guerre, les crimes de l'unité 731, et encore récemment l'occupation de l'Indochine française. Les Japonais sont détestés par l'opinion, à laquelle on a martelé des années "Remember Pearl Harbor"
("souvenez-vous de Pearl Harbor"). Les chefs d'état-major craignent que la modération des exigences américaines n'apparaisse aux yeux des Japonais que comme un signe de faiblesse.
Le 24 juillet, Truman signe l'ordre d'opération pour les raids nucléaires, à exécuter sur l'une des villes suivantes aux alentours du 3 août : Hiroshima, Kokura, Niigata, Nagasaki. Cependant, il se laisse convaincre par Churchill de transmettre le 26 juillet un avertissement au Japon. Les exigences alliées sont cette fois plus modérées. Truman ne renonce pas aux termes de capitulation sans condition, mais déclare qu'elle ne concernera que les forces armées japonaises. En outre, "la souveraineté nippone se limitera aux îles de Hondo, Hokkaido, Kyushu, Shikoku", ce qui préserve l'intégrité du territoire national nippon. Le gouvernement japonais restera en place, les troupes seront désarmées, le territoire occupé par l'armée américaine. Rien n'est dit sur l'Empereur, mais on peut en déduire que les américains vont le maintenir sur le trône. Que les japonais refusent de traiter, et cela "entraînera la destruction inévitable et complète des forces japonaises, et, aussi inévitablement, une terrible dévastation de la métropole nippone". Pas un mot sur la bombe, mais l'esprit y est.
Que répondent les japonais ? Les militaires (menés par le général Anami, Ministre de la Guerre) sont toujours favorables à la poursuite de la guerre. Les pacifistes, menés par le Ministre des Affaires Étrangères, Togo, font valoir que la déclaration conjointe des anglo-américains préserve l'intégrité territoriale de l'archipel, et que les alliés laisseront en place les institutions, dont le Mikado. Togo demande simplement à gagner du temps, en attendant la réponse des soviétiques aux initiatives japonaises. Le Premier Ministre, Kantaro Suzuki (77 ans), adopte un compromis, destiné à gagner du temps. On fera savoir aux américains que le gouvernement japonais "ignore" l'ultimatum de Potsdam. En japonais, "mokusatsu", ce qui signifie aussi "ne pas prendre en considération", "tuer par le silence", "rester dans une sage expectative", "ne faire aucun commentaire". Décision capitale, qui va être interprétée à Washington dans son sens le plus étroit : le Japon ignore l'ultimatum, donc il décide la guerre. Il aurait fallu à la Maison Blanche des spécialistes de la langue nippone.
Le 30 juillet, la décision définitive est prise. "Nous n'avons plus le choix", reconnaît Truman. Il envoie ce mémo à Stimson : "Suggestions approuvées. Lâchez la bombe dès que vous serez prêts, mais pas avant le 2 août."
Le 6 août, à 8 h 15 minutes et 17 secondes : "Little Boy" est lâché sur Hiroshima par le B-29 "Enola Gay" du colonel Paul Tibbets (509ème escadrille de bombardiers). La ville est rayée de la carte, il y a 70 000 morts.
Le gouvernement japonais finit vite par comprendre qu'une arme nouvelle a été utilisée. Les pacifistes recommandent cette fois d'accepter les exigences alliées. Les militaires ne désarment pas. Un second raid le 9 août 1945 détruit Nagasaki. Quant à l'URSS, elle a envahi la Mandchourie le même jour. La rupture du front est obtenue le 13. A cette date, les pacifistes l'ont emporté. Hiro Hito, craignant un putsch militaire contre le gouvernement (selon une vieille coutume qui veut que des rebelles se débarrassent des "mauvais conseillers de l'Empereur" pour son plus grand bien, évidemment), impose néanmoins ses vues : le Japon doit se résoudre à "accepter l'inacceptable". Les américains ont accepté de laisser l'Empereur en place. Le 15 août, le Japon annonce officiellement qu'il capitule sans condition.
Plus encore que l'invasion de la Mandchourie, les raids nucléaires ont eu un effet déterminant sur la combativité du gouvernement nippon. Ils ont permis à la faction pacifiste de l'emporter face aux militaires. L'amiral Yonai, désireux de mettre fin à la guerre, a insisté sur la réelle possibilité que les américains puissent détruire le Japon. A cet égard, le calcul de Truman s'est révélé juste.
Truman a-t-il aussi agi pour impressionner les soviétiques ? On a vu que les américains n'estimaient plus qu'une intervention russe en Extrême-Orient était nécessaire. Que Truman ait voulu utiliser la Bombe au plus tôt tend à confirmer qu'il ne voulait pas que l'Armée Rouge saisisse un trop grand nombre de territoires. De plus, le Secrétaire d'État de Truman, James Byrnes, a, en mai 1945, fait savoir qu'il n'estimait pas indispensable de lancer la bombe sur le Japon pour mettre fin au plus vite à la guerre. Par contre, « en faisant une démonstration de la bombe, cela rendrait les russes plus accommodants en Europe». Si les russes ne sont pas devenus plus accommodants, les Américains se sont en tout cas sentis plus puissants et ont adopté une politique de fermeté (d'intransigeance ?) à l'égard de l'URSS, politique qui devait déboucher deux ans plus tard sur la doctrine du "containment". Il convient de signaler néanmoins qu'à l'exception des propos de Byrnes, aucun document n'est venu confirmer cette hypothèse qui relève cette fois du calcul de Guerre Froide. Rappelons que tous les documents confirment que Truman a bel et bien attendu la réponse japonaise à son ultimatum (clément mais sans un mot sur la bombe) du 26 juillet. Rappelons aussi que la très grande majorité (pour ne pas dire l'unanimité) de ses collaborateurs a été favorable à l'utilisation de l'arme.
L'opinion publique américaine n'en a pas voulu à Harry Truman d'avoir ordonné la destruction atomique des villes japonaises. Bien au contraire. Les équipages des B-29 ont été traités en héros. De son vivant, Truman a été plus critiqué pour son programme social et ses projets de loi en faveur des noirs que pour l'utilisation de la Bombe. « Je crois que nul homme n'aurait pu s'opposer à son utilisation et regarder ensuite ses compatriotes en face», écrira en 1946 l'un des partisans de l'utilisation de la bombe, Karl Compton. Et Compton de comparer les pertes d'Hiroshima à celles de Dresde et Tokyo...
La moralité, en temps de guerre, c'est une question de statistiques.

Sources :
Pierre MONTAGNON : "La Grande Histoire de la SGM", vol. 9, Pygmalion/Gérard Watelet 1995.
John COSTELLO : "La Guerre du Pacifique", vol. 2, même éditeur, 1982.
Edward BEHR : "Hiro Hito, l'empereur ambigu", Robert Laffont 1989.
David ELSTEIN : "La décision", in "L'Histoire internationale de la Seconde Guerre Mondiale", Tallandier 1980, vol. 8.
Eddy BAUER : "La Dernière Guerre", La Grange-Batelière 1975, vol. 10.
André FONTAINE : "Histoire de la guerre froide", vol. 1, Seuil 1983.
William MANCHESTER : "La splendeur et le rêve", vol. 1 "L'Amérique de Roosevelt 1932-1950", Robert Laffont 1976.

© Aérostories, 1999

Le président Harry Truman. Il succéda à Franklin Delano Roosevelt à la mort de ce dernier, le 12 avril 1945.  D.R.

Trinity, la première bombe atomique, fruit du projet Manhattan. Le président Roosevelt avait négligé d'informer Truman, alors vice président, de son existence.

U.S. National Archives

Birmanie 1945. Un soldat japonais mort dans son trou individuel. Il tient encore dans ses mains la bombe qu'il comptait aller placer sous un char américain au moment où celui-ci passerait à proximité. Le comportement suicidaire n'était pas l'apanage des seuls "kamikaze".
Il était évident que plus les américains se rapprocheraient du Japon, plus les combats seraient rudes et coûteux en hommes.
Imperial War Museum

Cette photo est le premier document publié aux États-Unis montrant des soldats américains morts au combat. À n'en pas douter, les hommes politiques américains devaient tenir compte de l'opinion publique.  D.R.

L'état physique de ces prisonniers du camp de Changi à leur libération en dit long sur les conditions de détention  dans les camps japonais.  IWM

Harry Truman annonce et justifie l'utilisation de la bombe sur Hiroshima.

Entendre l'extrait de son discours du 9 août 1944. (mp3 337 Ko)
Clic

« Le monde apprendra que la première bombe atomique a été lancée sur Hiroshima, une base militaire. Nous avons gagné la course à sa découverte contre les allemands. Nous l'avons utilisée dans le but d'abréger les souffrances de la guerre, afin d'épargner la vie de milliers et de milliers de jeunes américains. Nous continuerons à l'utiliser jusqu'à ce que nous détruisions totalement le potentiel du Japon à faire la guerre. »

Le pont du cuirassé "Missouri" le 2 septembre 1945. C'est sur ce bâtiment entouré d'une immense armada que fut signée la reddition sans condition du Japon.  D.R.

Les membres de l'équipage de l'Enola Gay: ils furent fêtés comme des héros.

D.R.                            Clic

Remerciements à P-J. Stahl et à M. Binazzi pour leur contribution.