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Les
missiles du IIIème Reich
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Dans les
premières années de la guerre, les responsables du RLM ne virent
aucun intérêt ni aucune perspective d'avenir pour les missiles
antiaériens. Cette position était confortée par Hitler lui-même
pour qui seule l'offensive comptait. Or, les missiles antiaériens,
tout comme les intercepteurs, sont des armes défensives.
Le RLM, jaloux de ses prérogatives, avait fait parvenir à Hitler
un mémorandum expliquant que des missiles air-air, tirés par des
intercepteurs en vol, aurait davantage d'efficacité que des
missiles tirés depuis le sol. Dès novembre 1941, le général d'artillerie
antiaérienne von Renz avait tiré la sonnette d'alarme: au
vu de l'altitude de vol de plus en plus élevée des bombardiers
alliés, la consommation en munitions de la Flak deviendrait démesurée
au regard du nombre d'appareils à abattre. Le revirement ne
se fit pas immédiatement et il fallut attendre octobre 1942 pour
que le Reichsmarschal Göring accorde une priorité aux projets
de missiles antiaériens et février 1943 pour qu'il donne l'autorisation
pour la construction d'un pas de tir expérimental.
La plupart des tirs d'essais devaient s'effectuer à Peenemünde.
En fait, les programmes d'élaboration se sont vus sans cesse
ralentis par des luttes d'influence, en particulier par les
menées de Himmler et de ses SS pour avoir la mainmise sur les
armes "V". Il fallut créer un état-major de planification
dirigé par le général Dornberger.
Plusieurs projets concurrentiels furent alors développées.
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Les
responsables du RLM et de la Luftwaffe ne voyaient pas d'un
très bon œil le développement de missiles antiaériens. Ils
plaçaient plutôt leur confiance et leurs espoirs dans les
nouveaux appareils, comme la dernière évolution du FW-190
développée par Kurt Tank, le Focke-Wulf Ta 152, capable
d'aller intercepter les bombardiers ennemis à plus de
12000 m d'altitude.
D.R.
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En juillet
1943 eut lieu le premier tir. La "Feuerlilie" 25 ("lis
de feu") inaugura le
pas de tir. C'était un missile propulsé par une fusée à poudre.
Entre 1942 et 1943, une trentaine de ces missiles furent essayés.
La "Feuerlilie 55" fut une évolution logique pour laquelle
on supprima l'empennage et on modifia la géométrie des ailerons
pour un meilleur comportement aux vitesses supersoniques. Il était
prévu qu'en série, la "Feuerlilie 55" soit équipée
d'un propulseur à carburant liquide, en l'occurrence de
l'alcool, qui lui procurerait 1000 kp de poussée pendant 27
secondes, emportant une charge de 140kg de poudre. L'engin
était radiocommandé, ce qui put être considéré comme un progrès
important jusqu'à ce que les Alliés mettent au point des brouilleurs
radio.
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La "Feuerlilie":
le précurseur.
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Pour pouvoir
atteindre les bombardiers alliés en haute altitude, Rheinmetall-Borsig
AG commença à développer une technologie qui connaîtrait ultérieurement
un franc succès: la fusée à étages. La "Rheintochter"
("fille du Rhin")
. Plusieurs versions furent produites, utilisant diverses combinaisons
utilisant carburant solide ou liquide. L'un des atouts de
la "Rheintochter" était son mode de pilotage: guidée
par radio sur sa cible, elle se laissait piloter ensuite par un
radar embarqué. Même si elle ne connut pas un destin brillant,
elle préfigurait dès juillet 1943, date du premier tir, bon nombre
de missiles soviétiques des années 1960, tant par ses caractéristiques
techniques que par son allure générale. Cette ressemblance est
sans doute la conséquence du fait que les techniciens de Peenemünde
furent "invités" par les Soviétiques à venir travailler
en URSS.
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La
Rheinmetall-Borsig R1 "Rheintochter" était réellement
un missile d'avant-garde, mais faute de fiabilité, elle
fut abandonnée en juin 1944 au profit de la "Wasserfall"
et du "Schmetterling".
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Travaillant
dans un établissement de recherches bavarois, le Dr. Konrad vit
dans le Me
163 de Lippisch une base
intéressante pour un missile antiaérien. L'Enzian ("gentiane")
empruntait le groupe propulseur du Me 163, assisté pour le décollage
de quatre fusées à poudre d'appoint. Le premier vol de l'Enzian,
qui sera construit à une soixantaine d'exemplaires, eut lieu
en août 1944. D'allure courtaude et massive, l'Enzian
utilisait des techniques déjà très novatrices quant à son guidage:
un guidage radio et radar jusqu'à proximité de la cible, relayé
ensuite par un détecteur acoustique et un capteur de rayons infrarouges.
Il devait pouvoir atteindre sa cible en 70 secondes jusqu'à
15 000 mètres d'altitude.
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Le
missile "Enzian" était dérivé de l'intercepteur
Messerschmitt Me 163 dont il hérita les faiblesses. On distingue
deux de ses fusées à poudre d'appoint.
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En 1941,
Herbert Wagner, de la société Henschel, avait déposé au RLM un
projet de missile antiaérien. À cette époque, le RLM, certain
de la victoire rapide des armées du Reich et convaincu de la supériorité
durable de la Luftwaffe, ne vit pas la nécessité de développer
un tel appareil. En 1943, devant le revirement de la situation
militaire et les bombardements de l'Allemagne, il fut rapidement
décidé de développer le "Schmetterling" ("papillon")
dans la plus grande urgence.
Il s'agissait d'une roquette à carburant liquide dont
le décollage était assisté par deux fusées à poudre et guidée
par radio. Entre mai et novembre 1944, 21 "Schmetterlinge"
atteignirent l'altitude de 11 000 m. C'était suffisant
pour atteindre les bombardiers alliés. Lancé depuis un affût très
mobile et discret, le "Schmetterling" atteignait une
vitesse élevée très peu de temps après son lancement, si bien
qu'on lui avait adjoint un machmètre destiné à l'empêcher
de dépasser Mach 0,8, alors qu'aux essais il atteignait 11
000 km/h.
La "commission pour le règlement de la terreur aérienne ennemie"
décida en 1944 le développement du "Schmetterling" dans
différentes versions et encouragea sa construction et en janvier
1945, Henschel commençait sa production en série. Mais dès le
6 février, un ordre du SS-Obergruppenführer Kammler stoppait le
développement et la production des "Schmetterlinge",
faisant perdre à l'Allemagne une arme qui eût pu se montrer
redoutable dans la lutte contre les bombardiers alliés.
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Sur
cette photo représentant un "Schmetterling" sur
son affût, on distingue nettement les deux fusées d'appoint
qui flanquent le corps du missile, lui valant son appellation
de "papillon" ("Schmetterling").
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À partir
de 1941, au regard des plafonds pratiques atteints par les bombardiers
alliés, il apparut que la "Flak" ("Fliegabwehrkanone":
canon antiaérien) avait atteint
la limite de son efficacité. À la suite de l'ordre du général
de la Flak von Axthelm du 18 décembre 1942 de développer le concept
de "Fla-Raketen" (missiles
antiaériens) commença
l'étude de la fusée "Wasserfall" ("cataracte").
Il fallut, avant que le développement de ce missile antiaérien
ne commence à Karlshagen, près de Peenemünde, faire revenir des
unités combattantes tout le personnel spécialisé. Jusqu'en
décembre 1942, c'est le RLM qui assura le développement de
la Wasserfall, jusqu'à ce qu'il soit confié à l'équipe
de Werner von Braun. Si le premier prototype explosa le 8 janvier
1944 au moment de son décollage, le modèle suivant s'éleva
sans coup férir à la vitesse de 2272 km/h. La production démarra
dès la fin février 1944.
La C-2 "Wasserfall" était en fait une sorte de A4 (V2)
en réduction. En dépit de ses qualités très prometteuses, elle
souffrait elle aussi d'un défaut qui la rendait inadéquate
à sa mission d'interception. Le problème était le même que
celui qui se posait au "Komet"
et au missile "Enzian", en l'occurrence que des
missiles de défense ou des intercepteurs doivent pouvoir être
utilisés inopinément. Or, pour la Wasserfall comme pour le Komet,
les réservoirs de carburant ne pouvaient être remplis que peu
de temps avant la mise à feu.
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Avec
la "Wasserfall", le but n'était plus de frapper
directement la cible, mais de faire exploser sa charge de
250 kg d'explosif dans une formation de bombardiers
lourds. Ce missile de près de 8 mètres filait sur son objectif
à Mach 2,5.
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Le
IIIème Reich... et après?
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Les programmes
de missiles sol - sol ou de missiles antiaériens allemands amenèrent
la technologie des fusées à faire un bond remarquable en quelques
brèves années, en particulier vers la fin du conflit. Heureusement
ou malheureusement, suivant le point de vue que l'on adopte,
les perpétuelles querelles et luttes d'influence entre les
différents services du Reich instaurèrent une véritable gabegie
où des programmes étaient lancés, puis abandonnés sans autre forme
de procès.
Affirmer que les Allemands avaient "inventé" le missile
serait de la pire inexactitude. Considérer néanmoins qu'ils
furent les premiers à concevoir des missiles antiaériens et qu'ils
avaient acquis en 1945 une avance remarquable dans le domaine
des fusées tombe néanmoins sous l'évidence.
Les Alliés ne s'y tromperont pas: la "Wasserfall"
n'est rien d'autre que le prélude aux missiles "Nike"
américains et la "Rheintochter" a des faux airs de missile
soviétique des années de guerre froide.
©
Aérostories, 1999
[suite]
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Les
vainqueurs surent tirer parti des recherches allemandes.
Ici, un Matador, missile américain, est tiré depuis une
base en Allemagne. Le Matador était directement issu de
la recherche allemande de la période de la guerre.
Magnum
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