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L'aviation dans la bataille de l'Atlantique.

par Philippe Ballarini

5. La technologie à la rescousse.

La montée en puissance de l'aviation dans la lutte anti sous-marine, associée à la mise en place d'une protection de surface efficace, mit le holà à l'hégémonie de la U-Bootewaffe dans l'Atlantique. Cela ne pouvait avoir de réelle efficacité sans le développement de techniques et de stratégies adaptées à la situation.
Les U-Boote étant contraints de naviguer fréquemment en surface, les britanniques eurent l'idée d'équiper certains de leur appareils d'un phare extrêmement puissant, le "Leigh Light". Même la nuit, les U-Boote qui rentraient ou sortaient de leur base de l'Atlantique n'étaient plus en sécurité. La course au radar embarqué donna un temporaire avantage aux Alliés, mais les Allemands ayant mis la main en France sur un détecteur passif de radar, le
Metox, les U-Boote repéraient en 1942 un radar à 60 km, ce qui leur laissait le temps de plonger.
La véritable parade vint du magnétron, un composant permettant la construction d'un radar indécelable au
Metox. Cette avancée était telle que les Allemands ne cherchaient pas la parade, jugeant  cette invention impossible à l'époque. Il faut dire que les Alliés ne comprendront le fonctionnement du magnétron qu'après la guerre.
Le grand tournant se situe en avril 1943. Il convient toutefois de noter que le terme de "Bataille de l'Atlantique", dont l'initiateur était Winston Churchill, est discutable. Les engagements qui n'ont cessé qu'en mai 1945 concernaient également l'Arctique et la Méditerranée.
De leur côté, sous l'impulsion de Dönitz, qui avait su doter le Reich d'une arme sous-marine d'une grande efficacité (au prix tout de même de pertes effroyables), les recherches sur de nouveaux sous-marins continuaient, avec la collaboration d'Albert Speer. La mise en chantier de bâtiments d'un type nouveau, le type XXI, fut à ce point inquiétante qu'elle fut évoquée à Yalta. La vitesse en plongée, l'armement et l'étonnante autonomie de ces engins étaient tels qu'ils n'avaient plus grand' chose à redouter ni des bâtiments de surface ni de l'aviation.

Ainsi, avec la traque perpétuelle des sous-marins en mer, les bombardements des chantiers navals et les coups de main contre les bases de sous-marins, l'aviation se révéla devenir un véritable prédateur pour les sous-marins. La Kriegsmarine perdit 727 U-Boote au combat, parmi lesquels 288, soit plus de 40%, furent les victimes de l'aviation alliée.

©
Aérostories, 1999

Ce B-24 "Liberator" du Coastal Command est équipé d'un radar ASV Mark II spécialement dédié à la détection de bâtiments en mer.
Le cliché agrandi permettra de remarquer les antennes sur le fuselage, le nez et sous les ailes.
Clic                                            D.R.

En dépit de son aspect "bricolage à la Géo Trouvetout", ce prototype de magnétron représentait une percée technologique importante qui jouera un rôle fondamental pendant le Seconde Guerre Mondiale.
Clic                                            IWM