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Dans l'urgence,
la Royal Navy mit au point une première parade. En septembre 1941,
six Grumman "Martlet"
("Martinet") étaient
embarqués sur le porte-avions d'escorte HMS "Audacity"
(en fait, un cargo allemand prise de guerre, le "Hannover",
modifié à la hâte). Ce système fit ses preuves, puisque les "Martlet"
purent détruire en peu de temps trois des "Condor".
L'expérience fut de courte durée, le HMS Audacity ayant été
torpillé par le U-751 en décembre 1941.
Les porte-avions d'escorte promis par les USA se faisant attendre,
il fallut encore improviser. Une quarantaine de cargos reçurent
une catapulte sur leur pont leur permettant de lancer un chasseur
en cas de nécessité. Des appareils, dont des "Hurricane",
furent renforcés pour subir les formidables contraintes qu'ils
allaient subir au catapultage. Bien entendu, ces appareils étaient
à usage unique: pas question d'apponter une fois la mission
remplie. Les pilotes, qui ne devaient pas manquer de cran, ne
se contentaient pas de subir l'accélération qui les amènerait
de zéro à plus de 100 km/h en une vingtaine de mètres: ils avaient
choix, une fois leur mission accomplie, entre l'éjection en
parachute et l'amerrissage. De toute manière, le bain forcé
en plein Atlantique était de rigueur. Les résultats (une dizaine
d'attaques repoussées et sept appareils abattus par 18 avions
catapultés) étaient intéressants, mais il était évident que cette
pratique ne pouvait être qu'un pis-aller.
La solution pour colmater ce fameux "trou de l'Atlantique",
un secteur au sud du Groenland où les convois ne disposaient d'aucune
couverture aérienne, c'était la couverture par des appareils
à long rayon d'action. Le Coastal Command utilisait des Short
"Sunderland", un hydravion à coque de 30 tonnes en charge,
particulièrement robuste et bien armé. Cet appareil de belle taille
était particulièrement bien armé (deux mitrailleuses de 12,7 mm
et jusqu'à douze mitrailleuses de 7,7 mm), ce qui lui avait
valu d'être surnommé le "porc-épic volant" par les
équipages allemands qui le redoutaient.
Cet appareil existait cependant en nombre insuffisant et les britanniques
en avaient besoin dans bien d'autres régions de leur vaste
empire colonial. Au printemps 1941, une escadrille du Coastal
Command basée près de Belfast reçut ses premiers Consolidated
B-24. Le "Liberator", qui sera l'avion militaire
le plus construit par les USA pendant la seconde guerre mondiale
sous une quantité impressionnante de versions, était un bombardier
terrestre quadrimoteur. Sa présence participa grandement à combler
le "trou de l'Atlantique " et porta un coup très
rude aux meutes de U-Boote, d'autant plus que certains appareils
commençaient à être équipés d'un radar embarqué.
Comment ne pas citer parmi les appareils qui jouèrent un rôle
important dans cette chasse aux sous-marins l'hydravion à
coque Consolidated "Catalina" ? Une robustesse légendaire
et une fiabilité hors du commun, associées à une élégance certaine,
faisaient lui un appareil recherché par les équipages. Muni de
bombes et de charges de profondeur, il se tailla de francs succès
dans la chasse aux sous-marins, mais aussi dans la reconnaissance.
Quantité d'aviateurs tombés en mer et de naufragés ont été
repêchés par cet appareil mythique dont certains volaient encore
à l'aube de l'an 2000.
© Aérostories,
1999
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