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L'aviation dans la bataille de l'Atlantique.

par Philippe Ballarini

1. la curée des loups gris

Il apparut dès 1940 que jamais l'Angleterre ne pourrait faire face aux coups de boutoir des forces du IIIème Reich sans l'aide du continent nord-américain. L'énorme outil de production représenté par les États-Unis et le Canada s'ébrouait et allait servir bientôt d'arsenal à tout ce qui luttait contre la puissance nazie. Mais tous ces biens de production, qu'ils soient d'usage civil ou militaire, n'avaient qu'une voie pour parvenir à destination en Angleterre dans un premier temps, en URSS par la suite: l'Atlantique Nord.

Si l'Amirauté britannique avait négligé l'arme sous-marine, il n'en avait pas été de même dans la Kriegsmarine: les convois allaient payer un très lourd tribut au "loups gris", les meutes de U-Boote qui allaient écumer toutes les mers où aucun cargo ne serait plus en sécurité, pas plus en Mer d'Irlande qu'aux Antilles ou que dans l'Océan Arctique. La U-Bootewaffe de Dönitz fut d'une redoutable efficacité, obligeant à suspendre pendant l'été 1942 les convois vers le port soviétique de Mourmansk et paralysant les transports de troupes américaines vers le Royaume-Uni, ce qui aura pour conséquence l'abandon du vaste projet "Sledgehammer", le débarquement en France, au profit de "Torch", moins ambitieux, en Afrique du Nord.
Au printemps 1943, ce furent entre 400 000 et 600 000 tonnes que les loups gris de Dönitz envoyaient chaque mois par le fond.

Face à une situation risquant de virer au tragique pour l'Angleterre, aucune doctrine réellement efficace n'avait été mise sur pied, ni par les Américains, ni par les Anglais.  Les responsables de l'aviation stratégique s'obstinaient à vouloir détruire les sous-marins  dans les chantiers navals ou dans les ports, et non à la mer. Par ailleurs, aucun de ces porte-avions d'escorte qui auraient été si précieux n'était dévolu à la protection des convois. Les porte-avions de la Royal Navy effectuaient un travail de transport, livrant en Méditerranée ou dans l'Océan Indien les Spitfire et les Hurricane indispensables à la défense des îlots de résistance, ce qui était une grave déviation dans l'usage de la force aéronavale qui aurait pu être d'une redoutable efficacité contre les sous-marins. Les porte-avions de la U.S. Navy, quant à eux, étaient déjà fort occupés dans le Pacifique.

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Aérostories, 1999

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"Volontaire pour la Marine de Guerre"

La U-Bootwaffe de Dönitz, une arme redoutable, mais terriblement coûteuse en vies humaines. Sur 41 000 hommes, 30 000 ont péri. Vers la fin de la guerre, la chance de survie d'un sous-marinier allemand était de 62 jours. La moyenne d'âge à bord était de 18-19 ans.
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La veille dans le kiosque, à la recherche d'une proie... ou d'un avion. Dans ce second cas, il fallait pouvoir plonger dans la minute qui suivait ou se préparer à faire face.
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