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1940: où est l'aviation?

par Philippe Ballarini

3. Face à la Luftwaffe et à la flak.

La Luftwaffe était qualitativement et quantitativement plus puissante. Au 10 mai 1940, elle alignait 4500 appareils contre 2176 pour l'armée de l'Air, auxquels il faut néanmoins ajouter les 400 appareils de la RAF basés en France. Davantage qu'un comparaison de nombre d'appareils, il convient de tenir compte de deux facteurs: la Luftwaffe, qui avait retenu les leçons de Douhet, aligna une quantité impressionnante de bombardiers. Alors que la Luftwaffe était conçue pour l'attaque, l'Armée de l'Air  ne pouvait qu'attendre les coups sans réellement envisager de contre-offensive efficace, le plan de 1938 ayant complètement sacrifié le bombardement. Seuls moins de dix bombardiers modernes, comme le LeO 451, seront disponibles.

Qui plus est, l'expérience acquise par les allemands lors de la guerre d'Espagne les avait amené à mettre au point une doctrine aérienne, doctrine qui fera gravement défaut à l'aviation française. Les pilotes de la chasse française ont eu une formation qui, pour certains, confine au ridicule, selon des préceptes datant de la Grande Guerre.

L'élément décisif fut l'usage qui fut fait de l'arme aérienne par les troupes du Reich sous la forme d'actions combinées. Le principe était simple et redoutable: l'aviation ouvrait la voie aux chars, lesquels précédaient la troupe. L'infanterie et les chars étaient quant à eux protégés par une défense antiaérienne très dense et puissante, la Flak, montée sur des véhicules mobiles.

Face à une doctrine aussi novatrice qu'efficace, les chances d'un état-major franco-britannique qui raisonnait selon des principes datant du précédent conflit étaient fort minces. S'ajoutait la traditionnelle méfiance envers l'aviation. Le 12 mai 1940, l'équipage d'un Potez 63 de reconnaissance aérienne avait repéré l'avant garde des "Panzer" dans les Ardennes. Son rapport précis et détaillé ne fut pas pris en compte: personne n'y crut!

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aerostories, 1999

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Flak de 88 mm derrière SdKfz 7 dans un village français.

La Flak (Flugzeug Abwehr Kanone), défense antiaérienne, était très répandue, mobile et omniprésente. Elle représenta l'un des atouts majeurs de la Wehrmacht pendant la campagne de France. Quasiment toutes les unités  furent équipées d'armes antiaériennes de calibres variés.

SdKfz 10/4 pendant la campagne de France